vendredi 6 juillet 2018

Izana, La Voleuse de visage


Auteure : Daruma Matsuura
Genre : Fantastique
Maison d’édition : Lumen
Date de publication : Mai 2017
Nombre de pages : 320
Note : 7,5/10


Quatrième de couverture :

Dans le monde d’Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c’est tout ce qui s’étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres... tout ce qu’elle n’a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l’abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l’interdit et de s’aventurer à l’extérieur. Bien mal lui en prend – elle comprend que son visage est si effroyable qu’il ne peut être montré au grand jour. 
Car si d’ordinaire, la laideur n’est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d’une grande laideur et une prêtresse d’une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d’une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu’elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire... 


L’avis de Citron :

Qui est Izana ? Pourquoi est-elle surnommée La Voleuse de visage ? Plongeons-nous ensemble au cœur d’un petit village nippon aux valeurs archaïques pour le découvrir.

Ce livre fut un achat compulsif basé sur une couverture pleine de promesses. Il est cependant dommage que cette dernière reflète une superstition trouvant son origine chez les Égyptiens et les Romains, alors que l’histoire du roman se déroule au Japon. Ce n’est que vers la fin, lors du dénouement, que le titre de l’œuvre prend tout son sens.

Izana naît pendant d’une soirée orageuse. Sa naissance au cours de l’année du cheval – qui se répète tous les soixante ans –, combinée à sa laideur, font d’elle une enfant au destin tragique. En effet, selon une superstition nippone, une fille d’une telle disgrâce née l’année du cheval doit être exécutée, au risque de mener les habitants du village à leur perte. Pour sauver son bébé, Kazura se jette dans l’incendie provoqué par la foudre et implore Chigusa, la sage-femme aidant à l’accouchement, de faire croire à sa famille qu’elle s’est suicidée avec Izana. Chigusa accepte, et élève Izana comme s’il s’agissait de sa propre fille.

Contrairement à bon nombre de romans fantastiques, Izana, La Voleuse de visage prend pour thème principal une superstition japonaise, nous plongeant ainsi dans une culture étrangère aux antipodes de la nôtre. Dès les premières pages, nous nous retrouvons embarqués dans l’histoire d’Izana, celle d’une enfant rejetée de tous. Il est particulièrement intéressant d’assister à la progression de son caractère au fur et à mesure de notre lecture ; elle découvre en effet la cruauté du monde qui l’entoure, et va exprimer son désir de vengeance face à l’injustice dont elle est victime. Bien que les premiers chapitres se lisent rapidement grâce au rythme de l’histoire bien amené, les descriptions présentes dans une grande partie de l’ouvrage provoquent quelques longueurs, et procurent un sentiment de stagnation. Pourtant, la lecture d’Izana, La Voleuse de visage demeure l’occasion de découvrir certains pans de la culture japonaise, notamment des notions historiques, mais aussi étymologiques sur les noms de famille japonais.

De par son écriture soutenue, sans tomber dans l’exagération, Izana, La Voleuse de visage donne l’envie de découvrir le manga Kazane, dont elle est la préquelle.